Sérieusement, ces cours de Théorie, quelle perte de temps. A chaque fois que j'allais y faire un tour pour voir si le programme en était rendu à quelque chose d'intéressant, j'étais déçu de voir un professeur expliquer des techniques de combat que je connaissais depuis des années. Et dire que des étudiants avaient du mal à les comprendre... Il était bien plus enrichissant de faire des tours de parc en courant avec mon Typhlosion, ou des séances d'entraînement contre des pokémons sauvages, même si ceux aux alentours de l'école étaient assez faibles. Je décidai donc de sécher ces cours inutiles et d'aller faire tranquillement quelques tours du jardin avec Typhlosion.

Alors que j'entamais mon troisième tour, je m’arrêtai soudainement en apercevant la forêt au loin. Elle avait toujours été là, je le savais bien qu'elle avait toujours été là, mais alors quelle était cette impression ? Quelque chose paraissait... Différent. Elle était... Plus grande ? Non ce n'était pas possible. Pourtant elle semblait grandir... Onduler... M'attirer.  C'était sûrement... Je ne sais pas, une illusion d'optique ? Ça ne pouvait être que ça. Mon Typhlosion, qui s'était arrêté quelques mètres devant moi, me regardait d'un air curieux. Je lui fit signe que tout allait bien, tournai le dos à cette maudite forêt, et entamai les pas qui me séparait de mon pokémon. Enfin, j'essayai. Mes jambes refusaient de bouger, j'étais pétrifié, la présence de cette forêt m'obsédait. Je fis volte face et fixai intensément cette verdure majestueuse qui s'étendait à l'horizon. Un élan d'émotions diverses grandit soudain en moi.

-Typhlosion !

Il comprit immédiatement, et fonça vers moi. Quand il atteint ma position, je l'empoignai fermement et montai sur son dos d'un mouvement précis. Il ne ralentit pas et continua de foncer vers la forêt. Un seul obstacle nous séparait encore de la forêt hormis la longue distance : la barrière de l'école qui mesurait quelques mètres de haut. Une banalité. Arrivé juste devant la barrière, Typhlosion bondit de ses pattes puissantes et la dépassa largement.

Alors que je m'éloignait de l'école, je ne fixais que la forêt, ce vert obsédant. Et je me sentais vivre, libéré. Un grand éclat de rire me vint, accompagné du rugissement de mon compagnon, en parfaite harmonie.

        Je pénétrais dans les jardins extérieur avec un soupir de soulagement, goûtant au calme ambiant avec délectation : à cette heure-ci de la journée, pratiquement tout les élèves de l'école étaient en cours. J'allais donc pouvoir mener mes recherches tranquillement, et j'en avais besoin car je ne partais de rien. Il me fallut près d'une demi-heure pour trouver les traces d'un pokémon quadrupède qui pouvaient appartenir au Typhlosion d'Akiro. Vu la profondeur des traces, le hérisson géant étaient en train de courir en direction de la barrière. Avant de suivre les traces, je me décidais à les remonter pour essayer de comprendre cette fugue soudaine. De ce que m'en avais dis Agatha, ce jeune albinos était l'un des meilleurs éléments de l'école et il n'était pas particulièrement malheureux ici. D'accord, les cours étaient barbant, mais était-ce une raison pour s'enfuir comme cela ?

        Je parvins à retrouver les traces d'Akiro une cinquantaine de mètres plus loin. Au moment où je les découvrais, je pus constater que les traces du pokémon était moins profonde, ce qui me permis de confirmer qu'il avait grimpé dessus. Je farfouillais un peu mais ne je ne pus trouver une raison à cette fuite précipitée. Rien n'indiquait une quelconque agression. Akiro s'était figé, puis il avait appelé son Typhlosion avant de foncer en ligne droite vers la barrière. En rejoignant l'endroit où il s'était figé, j'observais plus attentivement ses traces pour deviner son orientation à ce moment-là. Me mettant à sa place, je tentais de deviner ce qu'il avait vu avant d'appeler son pokémon. Mon regard s'arrêta immédiatement sur la forêt de Charwood qui se dressait au loin, majestueuse et solitaire. C'était exactement dansa sa direction qu'était partie Akiro.
Il est allé faire un tour en forêt ? me demandais-je avec incrédulité. Mais qu'est-ce qui lui a pris ?
Grognant une fois de plus devant son manque de discernement, je me mis en route en courant. Personne n'avais ne l'avais jamais explorée en entier. Qui sait ce que ses grand arbres cachaient ? Des rumeurs circulaient dessus, toute plus invraisemblable les unes que les autres, mais certaines paraissaient censées. On parlaient notamment de meutes de Luxray féroces et sauvages qui gouvernaient la forêt, foudroyant tout les humains passant sur leur territoire.

        Quand j'arrivais au niveau de la barrière, je remarquais de profond sillon sur le sol, à l'endroit où disparaissaient les traces du Typhosion. Remerciant silencieusement mon père pour m'avoir enseignée les voies des Rangers, je sortais Râ de sa pokéball et montait sur son dos. Manifestement, le pokémon d'Akiro était parvenu à bondir au-dessus de la barrière, malgré le fait qu'il portait son dresseur sur son dos.
Au moins son pokémon semble bien entraîné..., ruminais-je.
Ordonnant au Flambusard de s'envoler, je me cramponnais à ses plumes quand ses puissantes ailes bourrasques nous arrachèrent du sol.

        Derrière la barrière, les traces étaient encore plus facile à suivre : le Typhlosion avait redoublé d'ardeur et s'était enfui de l'école tel un boulet de canon. En guise de traces, j'avais droit à de profondes lacérations sur le sol due aux griffes du pokémon. Cela, ajouté au fait qu'il était quasiment parti en ligne droite me permit de distinguer les empreintes même en plein vol. Je m'inquiétais une fois de plus : avec la pression que subissait l'école en ce moment, je ne pouvais écarter l'idée qu'un illuminé des trois factions ait décidé de suivre et capturer le fugueur, afin d'avoir un moyen de pression sur le directeur.

        Un pli soucieux barrant mon visage, j'ordonnais à Râ de se surpasser.